Portrait de Christel Devue
Mise à l'honneur des nouveaux chargés de cours 2021-2022
Chargée de cours en Psychologie et Neurosciences cognitives
Pourriez-vous décrire brièvement votre parcours ?
J’ai étudié les Sciences Psychologiques à l’Université de Liège dans l’optique de me diriger vers la psychologie clinique. J’ai très vite découvert que les sciences psychologiques couvraient des domaines bien plus larges et me suis passionnée pour l’apprentissage de la démarche scientifique au service du détricotage des maillons de l’esprit humain.
Après la réalisation d’une thèse de doctorat en psychologie cognitive à l’ULiège sur la reconnaissance visuelle de soi (2005-2008), j’ai réalisé un post-doctorat en tant que Chargée de Recherches F.R.S.-FNRS, à l’ULiège et à la Vrije Universiteit Amsterdam (2008-2012). Je me suis penchée sur l’attention visuelle et la perception des visages. Un détour de près de deux années m’a permis de me consacrer à la peinture figurative et au dessin, une autre manière d’approcher les processus de perception visuelle.
Ma passion pour la recherche universitaire m’a cependant rattrapée et emmenée à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande, pendant sept ans. A la Victoria University of Wellington, j’ai acquis une expérience d’enseignement et développé mes recherches récentes sur la reconnaissance faciale et les différences individuelles associées. Malgré une longue absence, j’ai porté avec fierté le blason de l’ULiège à l’étranger et vanté la formation que j’y ai reçue. C’est donc un grand honneur de rejoindre mon Alma Mater pour y poursuivre ma carrière et transmettre ma passion à de nouvelles générations.
Quelle est votre conception du rôle d’un enseignant universitaire ? Comment envisagez-vous l’articulation entre l’enseignement et la recherche/la pratique clinique ?
J’envisage mon rôle d’enseignant universitaire comme celui de guide dans un processus graduel d’approfondissement des connaissances, au départ de fondations solides. J’estime essentiel de transmettre d’excellentes bases en méthodologie de la recherche pour permettre aux étudiant(e)s d’apprendre à filtrer l’information de façon critique et indépendante. Enfin, il m’importe également de montrer que la recherche est générée par des êtres humains, comme nous toutes et tous sujets aux merveilles et limitations du système cognitif. Pour cette raison, je donne souvent un visage aux auteurs de travaux abordés ou présente mes propres recherches quand cela s’y prête.
Par ailleurs, je conçois l’enseignement et la recherche comme allant de pair. En effet, enseigner en dehors de mes domaines particuliers de recherche me permet de garder les notions de bases à l’esprit et de rester à jour avec les avancées scientifiques récentes. Cela améliore mes recherches et réflexions théoriques en les plaçant dans un contexte plus large. Inversement, les connaissances acquises via mes domaines de recherche liés à l’attention, la perception et la mémoire me permettent d’améliorer mon enseignement. Une entreprise de réflexion et d’allers-retours entre enseignement et recherche me paraît essentielle à l’amélioration continue des deux démarches
