Portrait de Sylvie Willems
Mise à l'honneur des nouveaux chargés de cours 2023
Chargée de cours dans le domaine de la Neuropsychologie Clinique de l’Adulte.
Pourriez-vous décrire brièvement votre parcours, évoquer vos sujets de recherche et votre conception de l’enseignement universitaire ?
Ma carrière a débuté en 2000 dans l’unité de neuropsychologie et psychopathologie cognitive de l’Université de Genève dirigée par le Pr M. Van der Linden où j’ai abordé différentes questions de recherche comme la mémorisation d’événements durant l’anesthésie générale ou encore l’évaluation de l’impulsivité. Je suis ensuite venue à l’ULiège où j’ai obtenu une bourse d’aspirante FNRS, puis un contrat de chargée de recherche. A partir de 2010, ma carrière a fortement évolué avec un poste de coordination de la jeune Clinique psychologique et logopédique universitaire (CPLU - ULiège), sous un statut de logisticienne.
Mes domaines de recherche se sont inscrits dans le champ de la neuropsychologie et de la psychologie cognitive. Le premier axe s’intéresse à la façon dont la mémoire, les processus d’inférence et de prises de décision interagissent pour influencer nos jugements de mémoire, et la phénoménologie associée, chez la personne présentant des troubles de mémoire (par exemple, personne victime d’un syndrome amnésique ou atteinte d’une maladie de type Alzheimer) et la personne tout-venant (en adoptant une perspective lifespan : du jeune enfant à la personne âgée). Un deuxième axe porte sur l’intervention cognitive et son efficacité. Cette orientation de recherche m’a conduit naturellement à me tourner vers les designs expérimentaux de cas uniques et les essais contrôlés randomisés. Un troisième axe concerne l’évaluation clinique de la mémoire personnelle. Enfin, ma dernière fonction de coordinatrice de la CPLU m’a aussi conduite à développer un quatrième axe d’intérêt autour de questions plus transversales liées à la formation clinique (par exemple, l’entraînement au raisonnement clinique ou à la communication clinique), mais également liées aux vastes sujets que sont l’evidence-based practice en psychologie et le partenariat patient.
L’une des missions de l’enseignant en neuropsychologie clinique est de construire des ponts entre d’une part, l'enseignement théorique et la recherche et d’autre part la pratique. L'enseignant doit également inspirer les étudiants en leur transmettant une véritable passion pour leur future profession, et en les aidant à devenir des futurs cliniciens à l’esprit critique. Un autre défi est le développement chez les futurs cliniciens d’une empathie pilotée par la curiosité de l’autre, l’envie de comprendre la réalité de chaque patient, dans le respect de toute sa complexité. Je pense ainsi que nous avons un rôle à jouer dans leur prise de conscience de leurs biais, tendance au réductionnisme et divers préjugés pouvant entraver la qualité des soins qu’ils promulgueront.
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